L’art de la médaille, un art d’hier et d’aujourd’hui à redécouvrir – Le Mérite /Juin 2019

Article dans la revue : Le Mérite/Juin 2019, page 52 et 53. Par Nicolas Salagnac, section du Rhône

Frédéric Guignard Perret, journaliste à Lyon Citoyen écrivait : À l’heure où le monde est dirigé par l’hyperconsommation et la standardisation, Nicolas Salagnac confirme, dans chacune de ses créations, que « seul l’homme est capable, par des gestes habiles et précis, d’inscrire une intention dans la matière et de susciter des émotions, prolonger une sensibilité, une vision, un esprit, une âme. »

« Made in Lyon », Nicolas Salagnac crée, sculpte et grave les matrices pour I’ édition des nouvelles médailles de nos Sénateurs – 2017.

Le Sénat lance début 2017 un appel à projet pour la création de la nouvelle médaille des Sénateurs.

L’artiste graveur médailleur Nicolas Salagnac dessine des projets et compose un avers et un revers, avec comme consigne un diamètre de 50 mm, les devises « Liberté, Égalité, Fraternité » et République française avec un cartouche au revers pour inscrire les noms des Sénateurs.

Description de la médaille L’avers : Plaquées sur elle par le souffle bienveillant de la liberté, les couleurs de la France et de l’Europe habillent et dévoilent ici une Marianne aussi fière que moderne, aussi féminine que volontaire, aussi esthétique que dynamique. Dans l’élan d’un pas de danse qui sacre la paix comme notre bien si précieux. Vers encore plus d’égalité, de fraternité. Vers l’avant. Vive la vie. Ces drapeaux sont marqués par leurs couleurs héraldiques lignes hori­zontales pour le bleu , le blanc reste vierge et des lignes verticales pour le rouge. En fond, la devise de la France marquée en creux Liberté, Égalité, Fraternité et en relief République française.

Ses inspirations : la Victoire de Samothrace , la Liberté guidant le peuple de Delacroix , et la fameuse Semeuse d’Oscar Roty (premier Grand Prix de Rome en 1875).

Le revers : une vue des deux hémicycles du Sénat. En fond, sept statues de marbre entre huit colonnes représentent des grands législateurs et hommes d’État de l’Ancien Régime et de l’Empire (Turgot, Molé, d’Aguesseau, L’Hôpital, Colbert, Malesherbes et Portalis). Puis un rythme dynamique, tracé par les pupitres stylisés des Sénateurs, le sigle du Sénat et un cartouche.

Création de la médaille

Il y a plusieurs méthodes pour créer une médaille. L’une des plus courantes est celle qui consiste à créer un bas-relief à l’échelle trois de la future médaille, pour ensuite la reproduire sur l’acier de la matrice. La première étape est de faire une proposition dessinée, envoyée au Sénat pour cet appel à projet, afin qu’un jury d’experts se prononce. Les propositions de Nicolas Salagnac ont été retenues. La suite est la deuxième étape la création des sculptures en bas-relief d’un diamètre de 150 mm. Terminées, ces sculptures sont envoyées au Sénat pour la dernière sélection.

Le jury choisit les bas-reliefs d’avers et de revers de Nicolas Salagnac. Elles sont remises à Arthus-Bertrand pour la réduction des sculptures sur les matrices en acier. L’usinage terminé, la finition et la gravure main des matrices sont confiées au graveur médailleur lyonnais, Nicolas Salagnac. Fin juillet 2017, Nicolas Salagnac récupère les deux matrices pour les retravailler.

C’est ici que le graveur vient supprimer toutes les traces du passage de la machine et les petites erreurs d’usinage sur l’acier. Cette étape se fait avec des burins frappés au marteau, des ciselets, des traçoirs, des mats.. Le graveur médailleur redessine et souligne les lignes de force des motifs. Tout cela grâce à un microscope qui permet à l’œil de guider la main et l’outil, dans une petite surface de 50mm2. Des zones sont polies, ciselées.

Ainsi, la lumière, future partenaire incontournable, viendra par son passage souligner les bas-reliefs, les détails et les douceurs de la future médaille.

C’est la finition main, le graveur donne ici son « coup de patte » et la vie à la future médaille. Le dernier geste du graveur est la signature, fine et discrète. Et enfin, l’édition des médailles par Arthus-Bertrand. Ainsi gravées, les matrices sont traitées thermiquement et deviennent utilisables par l’éditeur. En 2017, le Sénat confie l’édition de ses médailles à Arthus-Bertrand.

Les matrices positionnées sur une presse vont marquer médaille par médaille des flans d’argent et de bronze, pour une belle édition en argent massif et des versions bronze, dorées et argentées qui valorisent la création et chacun des coups d’outils du graveur Nicolas Salagnac. Merci à toutes les petites mains qui ont œuvré ensemble. Heureux et fier que mes projets aient été retenus par le Sénat.

Ce n’est qu’à la fin de ce long processus, et en respectant toutes ces étapes, que naît véritablement la médaille.

Pour en savoir plus, et voir des petites vidéos de l’évolution du travail, des gestes site web : www.nicolas-salagnac.com

Nicolas Salagnac Graveur médailleur – MOF 3, rue de la Quarantaine F-69005 Lyon
Atelier en cours d’aménagement : 24, Avenue Joannes Masset « Les Passerelles» F 69009 Lyon 06 07 53 57 80 – 09 50 32 62 45
E-mail : salagnac.graveur@gmail.com

Graveur médailleur à Lyon, Meilleur Ouvrier de France, membre des Grands Ateliers de France depuis 2007, membre de l’ANMONM depuis 2016
Page FB pro : Atelier Nicolas Salagnac • Photos Nicolas Salagnac. Portrait Matthieu Ce/lard – libre de droit.

Juin 2019 – Le Mérite 160. – Merci.

Lien vers : le site de l’ANMONM (Association nationale des membres de l’ordre national du Mérite.