Une nouvelle médaille pour la Ville de Lyon. Le Progrès

Article du jeudi 30 novembre 2006 – Le Progrès – écrit par Josiane Garin-Michaud

Créée par Nicolas Salagnac, artiste graveur-médailleur, Meilleur Ouvrier de France, cette nouvelle médaille a été présentée hier à l’Hôtel de Ville. Elle sera offerte aux chefs d’État, artistes, personnalités.

Les salons rouges de l’Hôtel de Ville servaient hier d’écrin à la présentation officielle par Jean-Louis Touraine, premier adjoint au maire de Lyon, de la nouvelle médaille de la Ville : une œuvre d’art réalisée par Nicolas Salagnac, graveur-médailleur de 37 ans, Meilleur Ouvrier de France, installé à Lyon depuis dix ans.
Des spécialistes comme François Planet, conservateur du Médaillier du musée des Beaux-Arts, Muriel Eymery, directrice à la Monnaie de Paris et Jean-Paul Donné, Président du Cercle Lyonnais de numismatique étaient présents et appréciaient en connaisseurs le travail réalisé et la volonté de la ville.
Tout comme Jean-Louis Touraine qui exprimait la fierté de la municipalité d’avoir « une aussi magnifique représentation, forte en émotion, chargée de symboles qui portera, pendant des générations, l’étendard de la ville partout dans le monde ». Cette médaille est en effet destinée à être offerte aux chefs d’État venant à Lyon, aux artistes, sportifs et personnalités qui auront « mérité » de la ville.

Un carré en perspective
Cette œuvre d’art n’est pas circulaire : il s’agit d’un carré de 90 millimètres de côté, en bronze monétaire ou en vermeil (argent massif plaqué d’or), représentant une vue aérienne plongeante de la cour de l’Hôtel de Ville depuis le beffroi, en direction de l’Opéra, avec le Rhône en arrière-plan.
« J’ai travaillé les perspectives des deux ailes robustes du bâtiment pour les ouvrir sur le reste de la ville. En précisant sur un côté de la face « Classée au patrimoine mondial », et au revers « Offert par le maire de Lyon » avec le logo du Lion héraldique.
Après son titre de MOF en 2000, c’était encore un jour de gloire pour Nicolas Salagnac, arrivé à 25 ans à Lyon, pour travailler pour la société FIA (filiale d’Augis) et qui s’est pendant un temps installé place Bertone dans le 4e, avec d’autres artisans d’art, avant de voler de ses propres ailes. « Il n’y a pas beaucoup d’artistes en France à avoir un tel métier, une telle expertise. Nicolas Salagnac est l’un des rares à faire de la taille directe à même l’acier. Il est à l’écoute du client et transmet les valeurs de l’image en tri dimension dans le métal, c’est une qualité de grand artiste », a commenté Muriel Eymery.
Pourtant au collège, le petit Nicolas n’entrait pas dans le moule de l’Éducation nationale : il a failli « être réorienté », avant d’être admis (sauvé ?) par concours à la fameuse et très sélective Ecole Boulle, et de suivre ce parcours professionnel d’excellence.

écrit par Josiane Garin-Michaud, jgarinmichaud@leprogres.fr

Une œuvre d’art frappée par la Monnaie de Paris

La ville a acheté à Nicolas Salagnac son œuvre d’art pour quelque 7 500 euros début 2006. Les matrices ont été confiées à la Monnaie de Paris (ministère de l’économie) qui a ainsi frappé, à l’avance, une cinquantaine de médailles, où il ne reste plus qu’à graver le nom du récipiendaire le jour venu. 45 de ces médailles sont en bronze et coûtent 35 euros, et 5 sont en vermeil d’une valeur de 300 euros.