Patrick JOUENNE, MOF charpentier en 2011 et gâcheur des charpentiers de la flèche et des transepts de Notre-Dame de Paris, me confie la création d’une médaille pour les charpentiers de la belle Notre-Dame.
Tout commence par un premier contact, un message sur mon téléphone. Un MOF appelle un autre MOF, mais le message n’est pas encore pleinement clair. Il s’agit de créer une médaille pour ses collègues en souvenir d’un travail collectif, et quel travail ! Nous sommes en novembre 2023. Ce MOF, c’est Patrick JOUENNE, charpentier de la promotion 2011. Il est le « Gâcheur » des charpentiers de la flèche et des transepts de Notre-Dame de Paris. Ce chantier est hors norme.
Je suis très fier et touché de me voir confier cette création. Une belle manière pour moi d’apporter ma pierre à l’édifice de ce chantier emblématique de reconstruction de Notre-Dame de Paris.
Étape 1 : Modélisation de la sculpture 3D en bas-relief
Un travail collaboratif commence pour trouver le meilleur point de vue. Pour cela, Patrick me fournit les meilleurs éléments et ses meilleurs collaborateurs pour définir les bons angles. Yoann me transmet les fichiers 3D. Mon idée est de montrer ce qui, au final, n’est plus visible : la charpente qui soutient les toits et la flèche.
Il faut donc adopter un point de vue de dessous, pour se placer presque à la position du visiteur qui passe dans la rue.
Et pour identifier sans équivoque la cathédrale parisienne, il faut intégrer à la composition deux points caractéristiques : les deux tours de Notre-Dame de Paris en fond de médaille. Une fois les motifs en place, je réalise la sculpture en redessinant l’ensemble des éléments : poutres, chevrons, tours, ainsi que les rythmes, et les profondeurs.. Et pour finir, mise en place des textes, des logos au revers
Étape 2 : Matrices gravées et terminées à la main
Avec mon fichier 3D finalisé, nous réalisons l’usinage à l’échelle 1 sur les matrices en acier. Ensuite, les matrices d’avers et de revers sont travaillées à la main sous microscope pour redessiner, atténuer, réaliser des passages de plans, et accentuer certains détails. Par endroits, et de manière subtile, je cisèle les fonds.
Dernière étape de la gravure : ma signature.
Étape 3 : Contrôle final
Les gravures sur les matrices sont à l’envers et en creux. Le contrôle est important à chaque étape pour mener le projet aussi loin que possible sans erreur. Pour cela, les premiers contrôles se font avec un relevé d’empreinte en plastiline, afin de vérifier les détails travaillés, observer l’évolution et s’assurer que la gravure est conforme. Cette étape est à la fois esthétique pour être au plus près du sujet et technique car il s’agit aussi de gérer les dépouilles et de tenter de limiter les trop grandes différences de plans.
Pour le dernier contrôle, une épreuve en plomb est réalisée pour voir l’ensemble de la gravure à l’endroit. Tout cela avant la trempe des aciers et avant l’édition.
Étape 4 : Édition des médailles par FIA
L’édition des médailles est confiée à FIA. Les matrices d’avers et de revers sont fixées sur le balancier à friction. Les flans de métal sont préparés puis, un à un, posés sur la matrice. La vis sans fin est actionnée et le marteau avec le revers tombe sur le flan de métal, qui se déforme et prend l’empreinte. Chaque flan est recuit dans un four pour permettre de refrapper chaque flan jusqu’à obtenir l’ensemble des reliefs.
Pour finir, les flans sont détourés par tournage pour ajuster le diamètre de la médaille. Une boule et un anneau sont ensuite brasés sur la médaille. Les médailles sont ensuite patinées en bronze pour certaines et argentées pour la plupart. Deux médailles en argent massif ont été réalisées.
Étape 5 : Couture des rubans tissés par Neyret
En parallèle, nous avons mis au point avec la maison Neyret le design des rubans. Ils ont tissé chaque ruban avec trois couleurs de fil. Il reste à les coudre et à les mettre en place sur les médailles.
Retrouvez l’ensemble de mes étapes de création, de gravure et de réalisation pour cette médaille d’exception lien vers le film.
Ce film est réalisé par Adel Hassani – merci.
Merci à l’ensemble des collaborateurs et des « petites mains » précieuses qui ont permis l’aboutissement de cette création.
Le 19 Juillet 2024, Gaëtan Genès président de l’entreprise ESBC, réunissait ses invités pour remettre les premières médailles (crées à la demande de Patrick JOUENNE) à ses collaborateurs qui ont œuvré sur les charpentes de la flèche et des transepts de Notre-Dame de Paris.
Merci Patrick Jouenne de m’avoir confié cette création.
Merci à l’ensemble des collaborateurs et des « petites mains » précieuses qui ont permis l’aboutissement de cette création.
A découvrir :
Éditeur de la médaille : FIA
Réalisation des rubans tissés : Neyret