DE PENIN À PENIN, quatre générations de Graveurs Lyonnais.

IV/VI – DE PENIN À PENIN, quatre générations de Graveurs Lyonnais

D’après l’exposition : « LYON, UNE HISTOIRE DE MÉDAILLES »,  en collaboration avec le Musée des Beaux-Arts de Lyon, François Planet conservateur du Médaillier du Musée, le Cercle Lyonnais de Numismatique, et son Président Jean-Pol Donné et Nicolas Salagnac organisateur de celle-ci.

De 1830 à nos jours, quatre générations d’artistes médailleurs ont signé leurs œuvres du nom de Penin. Cette famille provençale, d’origine flamande, a gravé suffisamment de médailles pour qu’on puisse à travers elles illustrer l’histoire politique, religieuse ou économique de Lyon.

Marius_Pennin
Marius Penin (1807-1880) a été attiré par les nombreux ateliers qui faisaient de Lyon l’un des centres de la fabrication des médailles en France. Son talent est vite reconnu et il reçoit de nombreuses commandes pour des jetons destinés à diverses sociétés et pour des médailles commémoratives. Il s’attache à redonner à la médaille religieuse le lustre qu’elle avait perdu.
Ludovic Penin (1830-1868) décida d’éditer les médailles qu’il gravait. Plus que son père, il composa de nombreuses médailles religieuses et la qualité de son travail lui valut le titre de “graveur pontifical” accordé en 1864 par bref de Pie IX.
Le petit-fils de Ludovic, Adolphe (1888-1985), fut admis à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris où il fut l’élève d’Auguste Patey. Sa carrière de graveur fut brisée par la guerre de 1914-1918, au cours de laquelle il fut grièvement blessé. Trop absorbé par la direction de son entreprise qui continuait à fournir de nombreuses institutions religieuses, il n’a signé que peu de médailles.
Paul_Penin
Son fils, Paul (né en 1921), à son tour, réussit le concours d’entrée aux Beaux-Arts de Paris et devint l’élève d’Henry Dropsy. Il revient à Lyon pour seconder son père, avant de lui succéder à la tête de l’affaire familiale. Tout en assurant la pérennité – gravure de plus de 2000 médailles – il poursuit son œuvre artistique : sculpture, médaillons fondus ou médailles de grand module.

Jean-Pol Donné, président du Cercle lyonnais de Numismatique.

1855
Le Second Empire fut une période de grands travaux urbains qui aboutirent à la physionomie de l’actuelle Presqu’île. La pose de la première pierre des immeubles de la Rue impériale comme du Palais du Commerce donnèrent lieu à une importante distribution de médailles. Marius PENIN remporta toutes ces commandes.
Graveur : Marius Penin.
Médaille de bronze frappée – Diamètre 55 mm. Collection Médaillier du Musée des Beaux-Arts de Lyon.

1868
Avec cette médaille, Marius Penin a gravé cette médaille à la mémoire de son fils Ludovic qui vient de disparaître à l’âge de 38 ans. Il a semé le champ de larmes comme Ludovic aimait le faire, de croisettes, d’étoiles ou de lis.
Graveur : Marius Penin.
Médaille de bronze frappée – Diamètre 41 mm. Collection particulière.

C3_Basilique_Notre-Dame_de _Fourvière_Ludovic_et_Marius_Penin

1872
Cette médaille qui rappelle le vœu de 1870 et commémore la pose de la première pierre de la Basilique Notre-Dame de Fourvière en 1872 constitue une énigme par sa signature : L. PENIN FEC. (it). Le drapeau prussien dans l’ouverture de la porte évoque bien la menace de 1870 que l’archange Saint-Michel éloigne. La médaille n’a pu être achevée qu’après 1870, soit plusieurs années après la mort de Ludovic. On peut donc penser que Marius a terminé une gravure commencée par Ludovic.
Graveurs : Ludovic et Marius Penin.
Médaille de bronze frappée – Diamètre 70 mm. Collection Médaillier du Musée des Beaux-Arts de Lyon.

E2_ville_de_Lyon_de_Adolph_Penin

1920
C’est vers 1920 que cette médaille d’Adolphe Penin commence sa longue existence. Elle reflète l’influence de l’Art Nouveau avec un modelé très fluide et un champ très chargé. Utilisée comme médaille de récompense en diverses occasions, elle ne devint la médaille de la Ville que vers 1960. Elle l’est encore et c’est elle qui fut remise aux chefs d’état participant au G7 en 1996.
Graveur : Adolphe Penin.
Médaille d’argent frappée – Diamètre 50 mm. Collection particulière.

D2_Paul_Penin.Bicentenaire

1958
La médaille officielle du Bimillénaire de Lyon, sur une idée d’Amable Audin, permit à Paul Penin d’exprimer son talent. Elle remporta un vif succès avec 3500 exemplaires en bronze et 500 exemplaires en argent souscrits.
Graveur : Paul Penin.
Médaille d’argent frappée – Diamètre 50 mm. Collection Médaillier du Musée des Beaux-Arts de Lyon.