Frappé de médaille

Lyon-citoyen – février 2009, écrit par Frédéric Guignard-Perret.

Hommage
Nourri au sein de techniques ancestrales, Nicolas Salagnac est un boulimique du boulot. Enorme par le talent, il sert avec panache et modernité le goût d’un art que l’âpreté économique menace de dénaturer.
Et notre Meilleur ouvrier de France lyonnais s’installe définitivement parmi les plus grands, par la taille…

Cette taille douce, directe et fidèle aux gestes authentiques des plus prestigieux graveurs médailleurs de l’histoire. Le jeune artiste confirme ainsi que seule la main habile et inventive de l’homme sait encore faire battre le cœur de la matière brute. Le geste modèle une âme. Il offre une vision, une sensibilité et un mouvement auxquels le métal massif donne la vie, avec autant de force que de légèreté, dans le symbole comme dans la valeur artistique.

Pourtant, coincé entre pression de l’excellence, peur d’être incompris, cumul de connaissance, carence de reconnaissance et besoin vital de transmettre un savoir-faire, Nicolas Salagnac doit encore s’épanouir. Prendre du recul, assumer son talent, savoir se vendre au prix, identifier l’essentiel, trouver le temps de vivre, de bien vivre de sa vie d’artisan d’art surdoué…
Cependant, la réalité est là. Par-delà la complexité et les exigences du processus de réalisation, ses œuvres brillent aujourd’hui dans les mains, la vie et le cœur des plus grandes personnalités* de la planète. Joli passeport d’éternité pour l’homme, pour son nom, et peut être -mais ça c’est moins sûr- pour le métier qu’il s’acharne à servir dans la ville où fut frappée, il y a cinq siècles, la première médaille. Noble tâche.

  • Après la médaille officielle de la Ville de Lyon, Nicolas Salagnac a gravé celle de l’Elysée, dont le premier exemplaire a été remis au Pape Benoît XVI, et dernièrement, avec le soutien du Grand Lyon, celle de la Villa Médicis à Rome, hautement symbolique pour l’artiste…