Création d’une médaille sur l’architecte Tony Garnier.
Cette médaille est issue du triptyque sur les architectes de la région Lyonnaise. 2/3 édition 2008.
Connu pour sa remise en cause des règles académiques, son rôle dans la définition d’un urbanisme moderne, ses opinions politiques et sociales, Garnier est rangé parmi la génération de la « première modernité », avec Auguste Perret et Franck Lloyd Right.
Renouvelant une fois encore notre volonté de présenter notre région, notre ville ou ceux qui l’ont servie, nous voici entraînés dans la reconnaissance portée à un architecte qui a marqué non seulement sa ville, mais aussi favorisé une large évolution de l’urbanisme et de l’architecture.
Monsieur Tony Garnier nous conduit dans l’utopie urbanistique de sa ville idéale ; sans doute celle que nous recherchons tous, chacun à sa manière et selon ses moyens.
L’architecture restant au centre de nos métiers, continuons à travailler ensemble pour améliorer nos cités, dans le respect de la nature et dans le souci d’un développement maîtrisé. Pour 2008, ce sera mon vœu le plus cher.
Michel CHENEVAT, Eiffage Construction Rhône-Alpes.
» Le sol de la ville, pris d’ensemble, est comme un grand parc, sans aucun mur de clôture pour limiter des terrains« . Tony Garnier
Une formation classique d’architecte
De modeste origine lyonnaise – son père est dessinateur dans l’industrie de la soie et sa mère tisseuse – Tony Garnier a été formé dés son adolescence dans une école technique, l’école de la Martinière. A l’âge de 15 ans, en 1886, il entre à l’École des beaux-arts de Lyon, dans la classe d’architecture. En 1889, il obtient un prix qui lui permet de poursuivre ses études à l’École des Beaux-arts de Paris.
Après six tentatives, il obtient le Grand Prix de Rome, en 1899.
Au cours de ce long parcours, le jeune architecte a acquis la maîtrise des règles classiques de la composition : un programme précis, un mode de construction explicite, des volumes clairement lisibles, une organisation spatiale fondée sur le principe de symétrie et la recherche de l’équilibre formel. Selon Jean-Michel Leniaud, Tony Garnier pense que la crédibilité de son message novateur passe par la démonstration qu’il est capable de se plier aux règles en usage de l’expression architecturale.
La cité Industrielle : un projet graphique et une utopie socialiste
1. L’opposition à l’académisme
Entre 1899 et 1904, durant son séjour à la villa Médicis, en tant que Grand Prix de Rome, Tony Garnier jette les bases de sa grande œuvre théorique : la Cité industrielle. Il s’intéresse peu aux monuments romains ou grecs, ne respecte pas totalement ses obligations réglementaires et entend s’opposer au principe académique. Il inscrit ainsi en exergue sur la feuille de dessin de son projet : « ainsi que toutes les architectures reposant sur des principes faux, l’architecture antique fut une erreur. Seule la vérité est belle. » Et encore, « en architecture, la vérité est le résultat des calculs que l’on a faits pour satisfaire des besoins connus avec des moyens connus ». C’est aussi une période où il voyage beaucoup autour de la Méditerranée : Sicile, Grèce, Istanbul et Égypte.
Les déclarations de Garnier sont considérées comme une déclaration de guerre à la doctrine académique : système d’enseignement de l’architecture, programme des cours, tutelle de l’Académie, séjour à Rome, fondés sur les principes du beau idéal et de l’imitation. Garnier est le premier à attaquer les fondements de l’architecture antique, et contribue à orienter les recherches architecturales en direction de l’urbanisme (étude de Tusculum envoyée en 1904). Démarche positiviste qui écarte toute référence à la culture architecturale, à partir d’une réflexion sur la finalité des bâtiments et l’usage des matériaux. L’esthétique est mise au service du fonctionnel. La géométrisation des formes architecturales rend possible l’élimination du « bagage historiciste », la culture de l’ornement.
» Ce sont à des raisons industrielles que la plupart des villes neuves que l’on fondera désormais devront leur fondation« . Tony Garnier
2. La Cité Industrielle
Pour Tony Garnier, les faux principes sur lesquelles reposent l’architecture antique ne relèvent pas seulement de l’ordre de l’architecture, mais du mode d’organisation de la vie sociale. Il considère que l’architecture doit naître d’une connaissance approfondie de la vie moderne, de ses formes sociales et industrielles, et des besoins de l’homme.
Garnier choisit pour sujet de sa composition un projet d’urbanisme qu’il appelle « Cité Industrielle » : les esquisses d’ensemble montrent une ville établie dans une plaine au bord d’un fleuve, adossée à un massif montagneux dans l’une des vallées duquel a été construit un vaste barrage. Une quinzaine d’années d’élaboration ont été nécessaire pour ce projet, qui n’a été que partiellement appliqué, et est publié en 1917. Avec plus de 200 dessins et plans, Garnier propose un modèle de ville idéale, basée sur un principe : la société dispose librement du sol, traitée comme un grand parc. L’ensemble est conçu de façon à apporter aux habitants les meilleures conditions de logement, de travail, de déplacement, d’éducation, de santé.
Tony Garnier se montre pionnier dans le domaine du zonage et dans l’emploi des matériaux. Les grandes fonctions de la Cité sont en effet réparties selon un principe nouveau : le zonage : zone d’habitation, zone industrielle, zone hospitalière sont séparées, et reliées entres elles par des voies de communication moderne. Les usines sont situées en contrebas, dans la vallée, les quartiers d’habitation et les services publics sont sur un promontoire rocheux, les établissements sanitaires sont en hauteur (air et soleil).
Ce dernier aspect montre l’importance de l’hygiène pour éviter la propagation des maladies. Les règlements d’hygiène concernent également la conception de chaque appartement : les fenêtres des chambres sont orientées au sud, les espaces clos de murs et les cours intérieures sont prohibées. Les techniques de construction employées sont futuristes : « ciment armé » (béton armé) et métal, de façon à simplifier les formes architecturales et à réduire les coûts.
« Dans les quartiers d’habitation … la surface construite devra toujours être inférieure à la moitié de la surface totale, le reste du lot formant jardin public et étant utilisable aux piétons« . Tony Garnier
3. Une utopie socialiste
La culture politique de Garnier est inscrite dans son projet de Cité industrielle, d’abord par des discours politiques : les inscriptions que Garnier a portées aux frontons d’édifices publics de la Cité industrielle sont extraites du roman de Zola intitulé : “Travail”.
Membre de la société des amis d’Emile Zola, Garnier consacre l’essentiel de son temps de Grand Prix de Rome, non pas au relevé des monuments antiques, mais à la conception d’une cité fondée sur le travail et l’industrie à partir d’une lecture du roman, qui relate la ruine d’une cité industrielle à l’ancienne (« l’Abîme ») et l’édification d’une cité nouvelle, la « Crécherie », « cité future, cité de justice et de Paix, cité rêvée, du travail réorganisé, du bonheur enfin conquis ».
La Crêcherie porte les mêmes qualifications que la Jérusalem Céleste, et, par extension, la Cité Industrielle de Tony Garnier possède les mêmes dimensions d’utopie eschatologique. Dans “Travail”, deux mondes se font face, l’un conçu sur le mode patronal, l’Abîme, l’autre organisé selon le système coopératif. L’artisan du succès est le héros du roman, Luc, influencé par l’œuvre de Fourier. Par ailleurs, Garnier réfléchit à partir d’une collectivisation des sols et prévoit un vaste ensemble d’habitats ouvriers. Il prévoit une disparition complète de la religion.
4. Une utopie antiquisante
Le projet de Cité Industrielle, comme d’autres projets de Garnier, est marqué par le « rêve d’une sorte d’Arcadie primitive », signalé par quelques éléments : l’atrium, le toit-terrasse. Jean Michel Leniaud parle d’une « utopie méditerranéenne, conjuguant Antiquité et communisme » : « le rêve d’une cité articulant des cubes selon un quadrillage aux rythmes calmes, inventant des terrasses pour qu’elles étincellent sous le ciel bleu ». Comme la plupart des utopies socialistes de la fin du XIXème, la Cité Industrielle est marquée par la nostalgie de l’Antiquité et prend la forme d’une « Arcadie technicienne » qui combine le progrès rationaliste et la civilisation industrielle avec l’urbanisme méditerranéen. La culture socialiste et matérialiste de Garnier permet de comprendre cette synthèse entre « le calme des lignes à l’antique et la fièvre du progrès qui inspire la Cité Industrielle ». Il s’agit de « donner aux constructions cet air de calme et d’équilibre qui les harmonise avec la nature ». Cela traduit l’intérêt de Garnier pour l’habitat vernaculaire de la Méditerranée, avec un type de constructions modestes et fonctionnelles.
La nouveauté de la Cité Industrielle réside donc dans « le caractère synthétique d’une démarche qui exploite de façon systématique un faisceau d’idées neuves qui circulent dans l’Europe d’alors : un urbanisme raisonné ; des formes simplifiées ; un matériau industriel, le béton armé, qui permet d’accentuer leur simplification. Cette démarche s’est fixée un but nouveau : créer une cité de type nouveau, qui rapporte le bien-être, l’hygiène, les avantages des services publics et même la verdure, au profit d’une société industrielle, la société socialisée de l’ère industrielle ».
Les réalisations : Grands Travaux de la ville de Lyon » (1905-1938)
1. Le couple Tony Garnier – Edouard Herriot
Après son séjour à Rome, Tony Garnier choisit de s’installer à Lyon, en 1904. Il entre dans la phase active de sa carrière à l’âge de 35 ans, et installe son agence au pied de la Croix Rousse. Le maire, Victor Augagneur, lui commande la laiterie du Parc de la Tête d’Or. Il le recommande à Edouard Herriot, son successeur à la mairie. Ce dernier lui confie les destinées de l’architecture publique à Lyon : il entend moderniser la cité et en a le pouvoir.
Dès le début de sa carrière, Garnier entre ainsi au service de la ville de Lyon. Le couple Garnier-Herriot montre qu’avant la Grande Guerre, c’est au niveau municipal que peuvent être prises les initiatives les plus novatrices.
2. Les premières réalisations
Tony Garnier s’inspire largement de ses recherches théoriques pour réaliser les « Grands Travaux de la Ville de Lyon », selon le titre d’un ouvrage publié en 1920, qui récapitule l’ensemble des études, projets et travaux exécutés par l’architecte.
A partir de 1904, il commence une série de réalisations à Lyon. Les abattoirs de la Mouche (1908) sont le premier des grands chantiers de Garnier. Suit l’Hôpital de Grange Blanche (1910-1933), devenu Hôpital Edouard Herriot. La troisième des grandes entreprises lyonnaises d’avant 1914 a été le stade de Gerland (1913-1926).
La mairie de Boulogne-Billancourt demeure la seule œuvre de Tony Garnier réalisée en dehors de Lyon, entre 1931 et 1934. L’activité de Garnier ne se limite pas aux constructions utilitaires. Il travaille aussi pour des commandes privées, et construit aussi trois villas dans le neuvième arrondissement, quartier de Saint-Rambert, dont une pour son épouse, connue de ce fait sous le nom de Villa de Madame Garnier (1912-1919). On peut aussi mentionner, 1922 l’extension de la villa Gros à Saint Didier au Mont d’Or, dans la région lyonnaise.
3. Le quartier des Etats-Unis
En 1917, la municipalité se fixe comme objectif de réaliser un boulevard industriel dans la banlieue sud-est de Lyon, entre la Guillotière et Vénissieux. Les usines Berliet sont déjà installées dans le site, et Garnier travaille alors à un projet de lotissement pour les habitations des contremaîtres. Il répond immédiatement à la demande de la ville et produit un projet qui dispose les habitations des ouvriers de part et d’autre d’un espace central réservé aux équipements publics : groupes scolaires, terrains de jeux, squares, salles d’assemblées… Les habitations, prévues à deux ou trois niveaux, sont disposées dans des îlots quadrangulaires largement aérées et pourvues de végétation.
Les études de Garnier sont approuvées par le Conseil municipal en 1920. Le projet reprend les solutions adoptées pour le quartier de la gare dans la Cité industrielle. Après la création d’un Office public d’habitations à bon marché, en mai 1920, la municipalité procède aux premières acquisitions de terrains.
Herriot demande à Garnier de limiter son projet à la surface disponible, réduite au 1/5 : le quartier industriel se transforme en cité HBM. La municipalité décide de densifier en portant à cinq niveaux toutes les habitations. Le quartier des Etats-Unis est le premier quartier « HBM de France », propriété de l’OPAC du Grand Lyon. C’est l’œuvre qui exprime le mieux les conceptions exprimées dans la Cité Industrielle. La construction démarre en 1921-1923. Faute de crédits, les travaux sont arrêtés entre 1926 et 1930, et sont achevés en 1934.
Aujourd’hui le quartier restauré abrite le musée urbain Tony Garnier.
4. L’enseignement de Tony Garnier et son influence
Tony Garnier enseigne pendant plus de trente ans à l’école régionale d’architecture de Lyon, de la création de l’école en 1906 à sa retraite en 1938. Il donne à cette école une telle impulsion qu’elle récolte de nombreux grands prix.
Garnier est cependant resté à l’écart de la politique de reconstruction qui a suivi la victoire de 1918, et ses propositions demeurent sans suite en dehors de Lyon. Tandis que Tony Garnier se cantonne à son œuvre lyonnaise, la Cité Industrielle « reste un monument inégalé dans la réflexion urbanistique ». Dans le cadre d’un plan global, l’architecte intègre toutes les préoccupations de son époque : équipements publics, habitat, usines… La charte d’Athènes reprend les principes réunis dans la Cité Industrielle pour les codifier. Mais l’œuvre même de Garnier n’a eu qu’une application partielle, dans un cadre municipal.
« ce tardif transfert de modernité, imputable à une situation locale particulière, à une organisation administrative qui laisse des initiatives aux conseils municipaux et à un ralentissement des demandes de l’Etat, reste exceptionnel. La Grande Guerre et ses destructions introduisent le pouvoir central au cœur de l’acte de construire par le contrôle de la planification urbaine« .
Inventer la ville qui n’existe pas par Alain Chenevez directeur du Musée Urbain Tony Garnier.
On considère généralement Tony Garnier (1869-1948) comme une référence majeure dans l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme du XXème siècle. Cela repose en grande partie sur un projet architectural et urbain « Une Cité Industrielle » qu’il publie en 1917.
Il propose la création d’une ville nouvelle adaptée aux besoins de la civilisation machiniste. Loin du futurisme, Tony Garnier propose un projet politique fondé sur des valeurs laïques (aucun bâtiment religieux n’est prévu) et dans une logique de propriété collective du sol. Cette « Cité industrielle » est une sorte d’utopie urbaine non localisée dans l’espace. Rationnelle et fonctionnaliste, sa forme architecturale promet la concorde entre les hommes (la cité ne comporte aucune prison).
Tony Garnier est inspiré dans son travail par Emile Zola et plus particulièrement par son roman “Travail” qu’il cite sur les entablements du portique des salles d’assemblée de son projet de Cité industrielle. Les formes épurées, l’embellissement et l’assainissement des lieux promettent à la fois de valoriser l’espace urbain mais également d’en faire un espace de socialisation.
Allant à l’encontre des conceptions urbaines de son époque, l’architecte développe le concept du zonage en séparant dans sa ville les grandes fonctions : travail, habitat, santé, loisirs. La ville est installée sur un promontoire rocheux, la zone industrielle est nettement détachée de l’ensemble, située en contrebas, au confluent d’un fleuve. Quatre grands principes se dégagent : fonctionnalisme, espace, verdure, ensoleillement. L’historienne de l’art Françoise Choay en donne le commentaire suivant : « Pour la première fois les dessins soignés d’Une Cité industrielle unissent à l’innovation urbanistique, l’innovation architecturale, et proposent des prototypes qui par eux-mêmes, techniquement et esthétiquement, expriment la modernité et contribuent à l’immense influence de Garnier sur les urbanistes de l’après guerre »
Grand prix de Rome en 1899 et installé à la Villa Médicis jusqu’en 1904, Tony Garnier revient au sein de sa ville natale à Lyon après son séjour romain. Un premier chantier lui est alors confié par le Maire Victor Augagneur pour la réalisation de la Laiterie-vacherie municipale du Parc de la Tête d’Or.
La Vacherie Municipale :
– date de réalisation : 1905
– adresse : Parc de la Tête d’Or, Allée des moutons – 69006 Lyon
– commentaire : Première commande de la Ville de Lyon.
Le bâtiment est destiné à fournir du lait aux orphelins. La construction comprenait à l’origine une étable pour les vaches, la maison du gardien, et une installation de stérilisation du lait. Il mélange tradition et innovation avec l’utilisation d’un toit en tuiles rouges de Bourgogne et celle du béton et du ciment armé. L’architecture est dépouillée, seuls les frontons et les pignons permettent de rompre le monotonie d’une façade à redans.
Le maire, satisfait du travail de l’architecte, ne manquera pas de le recommander chaleureusement à son successeur, Edouard Herriot. C’est le début d’une longue et fructueuse collaboration entre les deux hommes.
Tony Garnier est ensuite mandaté par E. Herriot pour diriger l’essentiel des « Grands Travaux de la Ville de Lyon » : Abattoirs de la Mouche et marché aux bestiaux (1908-1928) dont la halle en structure métallique est un formidable hommage aux travaux de Gustave Eiffel.
Les Abattoirs de la Mouche-Halle Tony Garnier :
– date de réalisation : 1909-28
– adresse : Avenue Debourg, entrée 20 place Antonin Perrin – 69007 Lyon
– commentaire : Cette grande halle, qui servait autrefois de marché aux bestiaux, était située au sein d’une véritable « cité de la viande » dans le quartier de Gerland.
Elle est utilisée pour la première fois en 1914 lors de l’Exposition Internationale de Lyon. Pendant la guerre, elle est utilisée comme usine d’armement puis sert de caserne militaire.
Le bâtiment est avant tout révolutionnaire sur le plan architectural. En effet, la halle possède une charpente métallique qui ne repose sur aucun pilier intérieur, recouvrant la superficie d’un stade de football, soit 17 000 m2 environ.
Son acoustique s’est révélée excellente et a permis sa réhabilitation en salle de concert et spectacles divers. La Halle est inscrite sur la liste des Monuments Historiques, le 4 octobre 1967.
Hôpital de Grange-Blanche :
– date de réalisation : 1910-33
– adresse : Rue Trarieux, rue Viala, rue Professeur Florence, Place d’Arsonal – 69003 Lyon
– commentaire : Pour réaliser cet ensemble hospitalier, Tony Garnier s’inspire de la disposition de l’hôpital de Copenhague et des établissements sanitaires de la « Cité Industrielle ».
Il adopte le système pavillonnaire, intègre la nature et crée un réseau de souterrains destiné au transport des malades. Le terrain s’organise sur trois niveaux où sont hiérarchisés les services généraux, les pavillons et le service des contagieux.
Les pavillons sont de forme simple, en béton, possèdent deux étages et des toits-terrasses. De nombreuses fenêtres soulignent l’importance de la luminosité chez Tony Garnier. Seuls quelque éléments d’ornementation animent l’architecture tels que les corniches saillantes, les bandeaux de briques et les arêtes de pans coupés en angle.
Il est inscrit sur la liste des Monuments Historiques, le 13 décembre 1967 et le 31 janvier 1989.
Stade municipal de Gerland :
– date de réalisation : 1914-26
– adresse : Rue Jean Bouin, avenue Tony Garnier, avenue Jean Jaurès, allée Pierre de Coubertin – 69007 Lyon
– commentaire : Le bâtiment est conçu au départ dans un programme de stade olympique, dans la tradition antique, complété par de nombreuses installations annexes qui n’ont pu voir le jour.
Le stade est construit avec une capacité initiale de 35 000 places. Il se présente sous la forme d’un amphithéâtre grec, vaste ovale, composé de gradins échelonnés, et accessible par quatre grandes portes monumentales. Bordé par un talus végétal sur tout le pourtour, il donne un aspect semi-enterré.
Plusieurs fois réhabilité, il possède aujourd’hui des tribunes latérales recouvertes et sa capacité a été augmentée.
Il est inscrit sur la liste des Monuments Historiques, le 4 octobre 1967.
Le Quartier des Etats-Unis, un des plus grands chantiers d’europe.
Le Quartier des Etats-Unis :
– date de réalisation : 1921-33
– adresse : 69008 Lyon%% – commentaire : Il s’agit du premier ensemble “Habitations à Bon Marché” (HBM) de France conçu. L’origine du projet remonte à 1917. Edouard Herriot, maire de Lyon, souhaite alors réaliser un nouveau boulevard industriel qui relierait le quartier de la Guillotière au quartier de Vénissieux. Il confie l’ensemble du projet à Tony Garnier qui prévoit des immeubles de trois étages pouvant accueillir au total 1 400 logements. Des contraintes financières ainsi que de terrain, 1/5 seulement de la surface initialement prévue sera finalement libérée, poussent l’architecte à modifier son programme. Les immeubles construits auront 5 étages afin de pouvoir abriter beaucoup plus de logements que prévus. Néanmoins, l’architecte crée des appartements fonctionnels qui améliorent considérablement les conditions de vie des ouvriers. L’ ensemble du travail de Tony Garnier fonde un urbanisme progressiste et préfigure le mouvement moderne. Il démocratise l’architecture et trouve des solutions techniques novatrices et adaptées à la société industrielle.
Alain CHENEVEZ, Directeur du Musée Urbain Tony Garnier
4, rue des Serpollières – 69008 LYON
www.museeurbaintonygarnier.com
Médailles sur Tony Garnier : Muller – Rebatet, par Jean-Pol DONNÉ, Président du Cercle lyonnais de numismatique.
Deux médailles illustrent l’œuvre de Tony Garnier. La première fut commandée à Louis Muller pour lui rendre hommage et rappeler la diversité de ses réalisations tandis que la seconde l’associe au souvenir d’Edouard Herriot pour célébrer le Cinquantenaire de « Grange Blanche » comme disent encore les Lyonnais.
La carrière de Louis Muller (1902-1957), né à Vénissieux, n’est pas sans rappeler celle de Tony Garnier. Après un apprentissage dans la maison d’horlogerie-bijouterie- orfèvrerie de sa famille, il travaille pour une autre maison entre 1915 et 1927 tout en suivant les cours du médailleur-ciseleur Mazzoni.
Brillant élève de l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, il bénéficia d’une bourse de la Ville de Lyon pour approfondir sa technique auprès de Bouchard, Patey et Dropsy à l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris. Il fut couronné par le Premier Grand Prix de Rome de Gravure en médaille (1932) ce qui lui permit de suivre le même chemin que Tony Garnier vers la Villa Médicis.
Il obtint, par concours, la commande de nombreuses médailles officielles comme celles de la “Conférence de la Paix de Paris” en 1946, du Cent-Cinquantenaire du Conseil d’Etat (1950) ou du Dixième anniversaire du Conseil de la République (1956).
Graveur indépendant, Louis Muller travailla aussi bien pour la Monnaie de Paris que pour les Maisons Canale ou Arthus-Bertrand.
Très attaché à Lyon, il s’attacha à en modeler les grandes figures. Ainsi de Louise Labé (1953) à Laurent Bonnevay (1960), en passant par Antoine Charial (1948) ou Marius Berliet (1952) ses médailles en perpétuent le souvenir.
Louis Muller fut un médailleur exceptionnel, tant par la puissance de ses effigies que par la composition de ses revers.
Le nom du sculpteur Robert Rebatet (1928-1995) est surtout associé à celui de la Maison A. Augis puis de F I A qui lui confèrent la création de nombreuses médailles, en particulier celles des portraits de professeurs de Médecine (Alexix Carrel, Alexandre Garde, Louis Revol), de Pharmacie (Georges Netien, Antoine Badinand) ou de Sciences (Gabriel Pérés).
Graveur médailleur, je persiste et signe, par Nicolas SALAGNAC créateur de la médaille
Installé à Lyon où fut frappée, il y a plus de 500 ans la première médaille française, graveur médailleur et Meilleur Ouvrier de France, je me bats pour que ce savoir-faire perdure et pour ne pas rompre cette chaîne de graveurs qui me relie hier à aujourd’hui.
Pourtant ce métier est en train de devenir rare. La qualité, la performance d’une gravure s’évalue de plus en plus en « Mega Octet »… Quelles traces allons nous laisser ?
C’est à 15 ans que je découvre ce métier particulier. Sur les traces de mon grand-père, j’entre à l’école BOULLE pour être ébéniste comme lui. Mais c’est l’atelier de gravure en modelé qui m’accueille. De là, naît une passion et l’apprentissage d’un métier peu connu.
Cette formation m’a ouvert une voie vers les métiers d’art. Par mon travail, je suis heureux d’avoir contribué à cet hommage pour cet architecte lyonnais entre le 19 – 20ème s.
Cette création ne reprend que quelques unes des réalisations de l’architecte, il n’était pas possible de tout représenter. Alors ce sont les lignes, les vues, le caractère qui ont retenu mon attention.
Ces silhouettes, en forme d’escalier, dessinent sa première création lyonnaise : la Vacherie, ainsi que la grande halle, le stade. Cette grande halle, pharaonique pour l’époque, est graphiquement de toute beauté. Ces poutrelles rivetées rappellent Gustave Eiffel et sa tour, célèbre à travers le monde.
Cette composition simple et peu chargée est coiffée de l’architecte en bas-relief avec sa signature. Face à lui, discrètement présent, E. Herriot, maire de Lyon, son important commanditaire de l’époque. Merci au Groupe Eiffage Construction Rhône pour sa confiance. Depuis maintenant plus de quatre ans, j’ai choisi de travailler vers le haut de gamme et donc faire ce qui ne se fait plus. La voie n’est pas simple, car un savoir-faire se dilue et se perd très vite s’il n’est pas pratiqué, mais cette voie est belle alors je persiste et signe.
Naissance de la médaille Tony Garnier
La première étape : est la mise au point d’une maquette dessinée. Mes quatre pistes sont présentées à messieurs Chenevat, Gallet, Hassaoui.
Le motif de la future médaille est choisi, avec la volonté d’associer à la composition, Edouard Herriot en filigrane.
La deuxième étape : consiste à transposer le dessin en bas-relief, par une sculpture en plâtre, trois fois plus grande que la médaille.
La troisième étape : est la gravure de cette sculpture sur la future matrice en acier, grâce au pantographe. L’aide de la machine est ici indispensable car efficace et rapide, mais la gravure à cet instant reste timide et peu expressive.
Le travail final se fait à la main avec des burins, onglettes, ciselets, mats, traçoirs, rifloirs… le tout suivi au microscope par les yeux du graveur. Cette étape de finition est primordiale, le graveur donne ici son “coup de patte”. En supprimant les traces de la machine, il redessine et souligne l’esprit du motif.
Terminée, la matrice va permettre l’édition par frappe des futures médailles.
Liste des bâtiments construits par Tony GARNIER
À Lyon :
– La Vacherie du parc de la Tête d’Or, 1905.
– Monument aux morts de l’lle des Cygnes, parc de la Tête d’Or. Sculptures de Jean Larrivé (Ombres portant un cercueil) et bas-reliefs de Grange et Bertola.
Projet : 1921, monument achevé en 1930.
– Abattoirs de La Mouche. Projet : 1906-1907, travaux effectués de 1909 à 1914 et 1924 à 1928. Démolis en 1978. Il ne subsiste plus que le grand hall.
– Hôpital Edouard Herriot (anciennement Grange Blanche). Plans : 1910 et 1911.
Deuxième version : 1916; plans définitifs : 1920. Travaux effectués de 1920 à 1933. Quelques pavillons sont restés en l’état primitif.
– Stade de Gerland. Plans : 1914 et 1916, construction jusqu’à 1926.
– Maison du dinandier Linossier, 32, rue de Belfort. Fin des années vingt.
– Central téléphonique Vaudrey (aujourd’hui poste Moncey), rue Vaudrey.
Projet : 1919, complètement remanié par l’administration des PTT. Fin de la construction : 1931.
– École municipale de tissage et de broderie et habitation du directeur, cours des Chartreux. Projet datant de 1915, puis 1927 et 1928.
Construction de 1930 à 1934.
Quartier des États-Unis, cité d’habitations à bon marché. Projet : 1919-1920, construction de 1920 à 1929 et 1930. Quelques pavillons ont été conservés dans l’état originel.
– Fabrique de meubles Chaleyssin (aujourd’hui, Panzani S.A.) 4, rue Boileau. Vers 1932. Bâtiment remanié.
Dans les environs de Lyon :
– Première villa Tony Garnier à Saint-Rambert-l’lle Barbe, quai professeur Paul- Sédaillan (1909). Amputée de sa façade est lors de l’agrandissement du quai.
– Deuxième villa Tony Garnier construite pour Madame Tony Garnier, 5, rue de La Mignonne, à Saint-Rambert-l’lle Barbe ( 1910-1914). En bon état.
– Extension de la villa Gros à Saint-Didier au Mont d’Or, 4, route de Limonest (1920-1923). Il s’agit de l’agrandissement d’une maison préexistante.
A Boulogne-Billancourt :
– Hôtel de ville, 26, avenue André Morizet. Projet : 1926. Construction : 1934.
A Lons-Le-Saunier :
– Extension de l’hôpital, 110, rue Regard, aujourd’hui remaniée.
A Carnoux en Provence :
– Extension d’une villa pour Tony Garnier, vers 1930.
Chronologie
1869 : 13 août, naissance à Lyon, de Tony Garnier. Son père est dessinateur en soieries.
1883-1886 : Etudes à l’Ecole de La Martinière, à Lyon.
1886-1889 : Etudiant à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, où il est l’élève de Eldin et Louvier.
1890 : 2 avril. Tony Garnier est reçu au concours d’entrée de l’École des Beaux-Arts de Paris. Il y restera dix ans. Ses professeurs sont Paul Blondel, Scellier de Gisors, Julien Guadet.
1894 : Participe au concours pour le Grand Prix de Rome : une école centrale des Arts et Manufactures.
1895 : Deuxième Grand Prix de Rome pour « un palais pour les expositions et les fêtes ».
1896 : Participe au concours pour le Grand Prix de Rome : « une école de marine ». Concours Edmond Labarre: « un jardin d’acclimatation ».
1897 : Deuxième Grand Prix de Rome: « une église votive dans un lieu de pélerinage célèbre ».
1898 : Participe au concours pour le Grand Prix de Rome : « un palais pour les hôtes de la France ».
1899 : Concours Chenavard : il présente « un jardin botanique ». Premier Grand Prix de Rome pour « un hôtel pour le siège central d’une banque d’Etat». Fin de l’année, il arrive à Rome, Villa Médicis.
1901 : Premières esquisses de La Cité industrielle. Etude d’après l’Arc de Titus à Rome. Cinq dessins consacrés à la Basilique Sainte-Marie in Cosmedin.
1902 : Reconstitution de la ville antique de Tusculum.
1903 : Il complète le projet de Tusculum.
1904 : Tony Garnier installe son agence à Lyon, 4, Place Sathonay. Le maire de Lyon, le dr Augagneur, lui commande une laiterie pour la Ville de Lyon. Projets d’habitations en bordure du Parc de la Tête d’Or, à Lyon.
1905 : Tony Garnier participe au concours Rothschifid pour la construction d’un quartier d’habitation dans le 12e arrondissement de Paris. Projet de réaménagement de l’Hôtel-Dieu à Lyon. Construction de la Vacherie du Parc de la Tête d’Or à Lyon.
1906 : Projet pour les Abattoirs et le grand marché aux bestiaux de la Ville de Lyon. Deuxième prix pour le concours de rénovation des quartiers situés derrière la Bourse à Marseille.
1907 : Deuxième prix pour le concours de reconstruction de l’abattoir et du marché de la Ville de Reims.
1909 : Commande d’un grand hôpital pour la Ville de Lyon, dans le quartier de Grange-Blanche. Les travaux seront achevés en 1933. Début des travaux pour les Abattoirs de Lyon (en majeure partie achevés en 1914). Construction de la première villa Tony Garnier à Saint-Rambert, au bord de la Saône. Médaille de 1re classe du Salon de 1909 des Artistes français.
1910-1914 : Construction d’une villa pour Mme Tony Garnier à Saint-Rambert.
Années 10 : Projet de désaffectation de l’Hôtel-Dieu de Lyon pour y installer un hôtel des postes.
1912 : Il est membre de la « commission du plan d’extension et d’embellissement de la Ville de Lyon », créée par le maire de Lyon, Edouard Herriot. Projet d’abattoirs pour l’Ile Beaulieu à Nantes.
1913 : Début du travail pour le Stade de Lyon.
1914 : Tony Garnier est l’architecte en chef de la grande exposition internationale de Lyon consacrée à l’organisation d’une ville moderne, qui s’ouvre dans le grand hall des Abattoirs qui vient d’être terminé. Premiers plans pour le stade de Gerland, à Lyon.
1915 : Premier projet pour une École de tissage à la Croix-Rousse.
1916 : Tony Garnier installe son agence d’architecture, 331 cours Gambetta, à Lyon. Deuxième projet pour l’hôpital de Grange Blanche. Plans pour le stade de Gerland, à Lyon (inauguré en 1926).
1917 : Projet pour un sanatorium franco-américain. Edition du recueil Une Cité industrielle, étude pour la construction des villes. Projet pour un établissement de pasteurisation à Villeurbanne, non réalisé. Projet pour une École d’enseignement pratique et théorique des arts, non réalisé.
1917-1920 : Projet pour une bourse du travail, non réalisée, devant comprendre des locaux pour les organisations syndicales, le conseil des prudhommes, l’office de placement, le musée social, la bibliothèque, des salles de conférence et de spectacles, une grande salle de congrès.
1918 : Projet pour un immeuble du Crédit Lyonnais, à Lyon. Il participe au concours ouvert par la Ville de Lyon pour l’érection d’un monument aux morts de la Grande Guerre dans le Parc de la Tête d’Or à Lyon. Il est chargé de son exécution (en 1921) et réalise de très nombreux projets. Projet de monument aux morts pour le Parc de Parilly, à l’est de Lyon. Projet de monument aux morts pour le cimetière de Loyasse. Dessine trois monuments qui seront réalisés à Lyon : à Edouard Aynard, mécène ; à Pierre Mouillard et à Ferdinand Leber, pionniers de l’aviation.
1919 : Projet de monument aux morts pour la Croix-Rousse, non réalisé.
1919-1920 : Projet de quartier résidentiel au sud-est de Lyon : le centre industriel entre La Guillotière et Vénissieux, devenu par la suite le « quartier des États-Unis », ensemble prévu pour 1200 habitants.
1920 : Projet pour une Cité hospitalière, à Metz, non réalisé. Projet de monument aux morts pour la Ville de Marseille, non réalisé. Plans complémentaires pour le Stade de Gerland, à Lyon. Parution à Paris du recueil de Tony Garnier, Les Grands Travaux de la Ville de Lyon, préfacé par Édouard Herriot. Mise au point définitive des dessins pour l’hôpital de Grange-Blanche. Début des travaux (ils dureront jusqu’en 1933, l’hôpital sera inauguré en 1934). Projet d’aménagement du confluent Rhône-Saône, non réalisé.
1920-1923 : Villa Gros à Saint-Didier au Mont d’Or.
1921 : Villa à Saint-Rambert : dessins. Projet définitif pour le monument aux morts de l’lle des Cygnes dans le Parc de la Tête d’Or à Lyon (inauguré en 1930). Architectes : Tony Garnier, Giroud et Roux-Spitz. Sculpteurs : Larrivé, Grange et Bertola.
1923 : Projet pour un sanatorium à Saint-Hilaire du Touvet.
1924 : Projet pour le siège de la Société des Nations, mais Tony Garnier ne se présente pas au concours. Villa sur les bords du lac Léman. Bureau des postes, quartier de Gerland, Lyon.
1925 : Exposition de dessins de Tony Garnier au Musée des Arts décoratifs à Paris. Président de la section d’architecture à l’exposition des Arts décoratifs de Paris ou il construit le Pavillon de Lyon – Saint-Étienne reprenant la composition du projet pour la Société des Nations, avec une échelle réduite.
1926 : Premier projet pour l’Hôtel de Ville de Boulogne-Billancourt. 23 mai : inauguration du stade de Gerland, Lyon.
1927-1928 : Deuxième projet pour l’École de tissage, à la Croix Rousse.
Fin années 20 : Maison pour le dinandier Linossier, à Lyon.
1929 : Tony Garnier est élu à l’Académie des Beaux-Arts comme membre correspondant. Il participe au concours pour l’érection d’un phare à la mémoire de Christophe Colomb, à Saint Domingue.
1929-1930 : Nouveau projet pour le Quartier des États-Unis, à Lyon.
1929-1931 : Construction du Central téléphonique Moncey, remanié par l’administration centrale des PTT de Parts, à Lyon.
1929-1933 : Construction du quartier des États-Unis, dans la partie Sud Est de la ville de Lyon, entre les quartiers de La Guillotière et de Vénissieux. Il y établit un plan « pour loger 11 716 habitants : 1 410 logements de 4 230 chambres, 2 hôtels pour célibataires de 320 chambres, 112 magasins, une garderie d’enfants, une école primaire, une bibliothèque, un stade, un terrain de jeux et une piscine, le quartier est parcouru par une artère de 5 km de long, 50 m de large, des logements de 2, 3 ou 4 pièces, tout en béton armé». Malheureusement, il ne sera construit qu’un cinquième du projet initial, fortement transformé par ailleurs.
1930 : Aménagement d’une villa Tony Garnier à Carnoux.
1930-1934 : Construction de l’École de tissage dans le quartier de la Croix-Rousse, à Lyon.
1931 : Projet pour l’Hôtel de ville de Villeurbanne.
1931-1934 : Construction de l’Hôtel de ville de Boulogne-Billancourt.
1932 : Fabrique de meubles Chaleyssin, à Lyon.
1935 : Projet pour le Théâtre Massenet, à Saint-Étienne. Organisation du parc de Parilly, quartier est de Lyon.
1936 : Projet d’un hôpital pour la Ville de Reims, non réalisé.
1936-1939 : Extension de l’Hôpital de Lons-Le-Saunier.
1937 : Projet d’un Lycée à Moulins, en forme de gratte-ciel. Le projet est accepté, mais l’arrivée de la guerre en empêche l’exécution.
1948 : le 19 Janvier, Tony Garnier meurt à Carnoux en Provence. Il repose depuis Novembre 1949 au cimetière de la Croix-Rousse.
PATRIMOINE EVOQUé SUR LA MEDAILLE
– La Vacherie du parc de la Tête d’Or, 1905.
– Abattoirs de La Mouche. Projet : 1906-1907, travaux effectués de 1909 à 1914 et 1924 à 1928. Démolis en 1978. Il ne subsiste plus que le grand hall.
– Stade de Gerland. Plans : 1914 et 1916, construction jusqu’à 1926.
– Quartier des États-Unis, cité d’habitations à bon marché.
Projet : 1919-1920, construction de 1920 à 1929 et 1930.
Quelques pavillons ont été conservés dans l’état originel.
– Le portrait de Tony Garnier et sa signature, ainsi que celui d’Hédouard Herriot en filigrane.
Remerciements
Michel CHENEVAT, directeur régional du groupe Eiffage Construction pour son soutien.
Albert CONSTANTIN, architecte ; Alain CHENEVEZ, directeur du Musée Urbain Tony Garnier et son équipe Marion PIOLLET et Véronique POTY ; Raymond GALLET ; Arab HASSAOUI, collaborateur d’Eiffage Construction ; Jean-Pol DONNÉ, Président du Cercle lyonnais de numismatique pour leurs participations aux textes de ce livret.
Aux artisans qui ont contribué au bon déroulement de cette création. La société FIA, éditeur de la médaille.
Pour les documents et iconographies : Le Musée Urbain Tony Garnier ; La Bibliothèque Municipale de Lyon ; Les Archives Municipales de Lyon ; l’Académie de France à Rome ; Michel ROZ, architecte ; Matthieu CELLARD, photographe pour son aide et ses images très expressives et sensibles, voir son site : www.matthieucellard.com
Ce livret accompagne “l’édition de tête” de la médaille Tony GARNIER, limitée à cent vingt exemplaires numérotés de 001 à 120, médailles en bronze doré. De plus, il a été frappé quatre exemplaires de cette médaille en épreuve d’artiste numérotés EA 1/4 à EA 4/4.
La création, le dessin et la gravure de la matrice ont été réalisés par Nicolas SALAGNAC, Meilleur Ouvrier de France – 2000. La frappe a été exécutée sur les presses de la société FIA, en décembre 2007.
Cette édition a bénéficié du soutien d’Eiffage Construction Rhône.