Naissance d’une médaille, pour le 2ème arrondissement de Lyon

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La médaille du deuxième arrondissement de Lyon (inspirée d’une gravure de Guesdon de 1844).

I/III – LE DESSIN

En 2002
Naissance d’une médaille pour la mairie du IIème arrondissement de la ville de Lyon. C’est une création qui illustre les points forts de ce quartier : le confluent avec la rencontre du Rhône et de la Saône, les grands axes qui structurent la presqu’île et, bien sûr, la statue équestre de Louis XIV de la place Bellecour. Cette naissance passe par plusieurs étapes : la définition du sujet, la création par le dessin, la gravure de la matrice, la frappe des médailles et enfin la patine de ces médailles.

Dessin
C’est la première phase qui permet de concrétiser une idée en projet dessiné. La future médaille est composée, avec son motif, ses légendes et sa finition définie (patinée vieil argent, dorée… émaillée). Le dessin est souvent travaillé à la main et l’ensemble est terminé et imprimé par ordinateur.

II/III – LA GRAVURE

Réduction de la matrice au pantographe.

A partir de la maquette, le graveur va faire surgir d’un bloc d’acier la future médaille, mais à l’envers et en creux. Il y a, pour cela, le choix entre plusieurs méthodes :
– La méthode traditionnelle ou La « taille directe » : la gravure dans l’acier est entièrement manuelle avec burins, échoppes, ciselets…
– La réduction d’une sculpture, en bas-relief, à l’échelle 3, à l’aide d’ un pantographe ou d’un tour à réduire qui grave le bloc d’acier. Elle allie la qualité avec une relative rapidité.
– Les technologies modernes : palpage et usinage laser, commande numérique, logiciel de gravure… Elles ne manquent pas d’intérêt mais demeurent onéreuses et leur travail reste froid et sans âme.La première étape de la gravure de la médaille du 2ème arrondissement de Lyon a été de transcrire le dessin en bas-relief. Ceci s’est fait sur plâtre, à l’échelle 3. D’empreintes en contre-empreintes, le modèle s’est précisé, jusqu’à obtenir l’épreuve finale.

Quoi qu’il en soit, un projet de qualité nécessite une finition à la main indispensable.

La deuxième étape a été la gravure par réduction , au pantographe, du modèle sur un bloc d’acier. L’usinage s’est fait par enlèvement de matière tout en suivant la forme du motif avec un palpeur, dirigé par la main du graveur, avec des phases d’ébauches puis de finition pour graver les petits détails.

Toutes les traces du passage de la machine sur la matrice d’acier devront ensuite être supprimées. C’est la finition main. Avec des échoppes, burins et ciselets, le graveur apporte sa « patte ». Il redessine et souligne les lignes de force de son sujet. Ainsi, la lumière, future partenaire incontournable, viendra, par son passage, souligner les bas-reliefs, les détails et les douceurs de la future médaille.

Matrice en acier. Finition main de la matrice.

III/III – L’ÉDITION DE LA MÉDAILLE

Estampage.
La matrice est traitée thermiquement pour supporter les contraintes de la frappe.

Elle est alors positionnée dans la partie basse de la presse dite : « balancier à friction ». Sur cette matrice, on dépose une rondelle – flan – de bronze, d’argent ou d’or. La frappe peut commencer : la partie supérieure du marteau tombe avec une force de 400 Tonnes et repousse le métal du flan sur la gravure de la matrice. Le flan prend ainsi la forme de la gravure. Il est alors recuit dans un four pour le « détendre » et le préparer à une nouvelle frappe. Ces opérations peuvent être renouvelées quatre à cinq fois avant l’obtention de la forme complète.

Frappe d’un flan de bronze, sous une presse. Tournage de la médaille frappée, pour faire une tranche large et lisse et poinçonnage de chaque médaille.

La frappe terminée, la future médaille est tournée pour supprimer le surplus de métal sur les bords et façonner une tranche large et lisse. En final, on vient marquer cette tranche avec le poinçon de l’éditeur.

La finition.
La patine de la médaille est obtenue par oxydation. Elle est positionnée sur un support afin de la plonger dans des bains chimiques. Elle est ensuite « gratte brossée » et polie sur des tampons de feutre. Ceci permet de supprimer l’oxydation sur le haut des reliefs qui sont « brillantés ». Les creux et la base des volumes restent, eux, foncés et oxydés. Pour finir, la médaille est vernie, puis « pliée », prête pour l’expédition.


Médaille montée sur une grille pour traitement de surface, patine… Elles sont ensuite polies et travaillées avant d’être expédiées.