Nicolas Salagnac a réalisé les matrices de la médaille des sénateurs

Article dans : La voix du Jura. Semaine du 22 au 28 mars 2018. Lien site La voix du Jura.

NOTRE JURA.  Nicolas Salagnac graveur-médailleur, Meilleur ouvrier de France, a créé, sculpté et gravé les matrices des 348 médailles des nouveaux sénateurs, éditées par le médailliste Arthus-Bertrand.

Nicolas Salagnac graveur-médailleur, Meilleur ouvrier de France (MOF), est depuis 2004 professeur d’atelier au Lycée professionnel Ferdinand Fillod de Saint-Amour, « Les Arts du Métal» où, chaque année, il forme des élèves pour le CAP de gravure en modelé. Né dans une famille où l’art prédominait, Nicolas doit sa vocation à son grand père et à son père, mais aussi à l’enseignement qu’il a reçu permettant de détecter en lui des dons artistiques. A l’âge de 15 ans, il entre à l’école Boulle à Paris et obtient son diplôme en 1990, et suit la formation de graveur d’art sur métaux.

C’est à cause de ce parcours-là, dit-il, qu’il est devenu professeur à Saint-Amour, « car ce savoir, cette vocation, je me dois de les transmettre à la jeune génération en essayant de redonner ce que j’ai reçu ».

Dans le même temps Nicolas Salagnac est installé dans son atelier à Villeubanne, d’où sortent bien sûr de nombreux chefs-d’œuvre, lui valant la distinction de Meilleur ouvrier de France en 2000.

Nicolas Salagnac est professeur au lycée professionnel Ferdinand-Fillod de Saint-Amour. Photographie Claude Patrico.

Marianne en « danseuse élégante » C’est dans le cadre d’un appel à projet, lancé début 2018, qu’il a été chargé de la création de la médaille des sénateurs. « On devait rendre un dessin sur les thématiques évoquées, à savoir : La République Française, Liberté, Égalité, Fraternité et comme consigne un diamètre de 50 mm, mais on avait libre cours pour l’illustration de cette médaille. »

Il a rendu son mémoire de travail fin avril, pour lequel un jury se réunit, et a appris qu’il avait réussi le concours pour lequel deux personnes seulement sont retenues. « Il restait à finaliser le travail, c’est-à-dire à faire un dessin de la médaille, ensuite des sculptures en bas-relief en plâtre. en augmentation de trois fois (150 mm) et à travailler sur les matrices en acier à la dimension finale. À la deuxième sélection sur les deux personnes sélectionnées, j’ai été retenu pour faire la médaille ».

Fin juillet Nicolas récupère ces matrices pour les retravailler une dernière fois, où il a passé tout le mois d’août à tout reprendre au microscope pour donner du caractère à la gravure de cette médaille, frappée et éditée par le médailliste Arthus-Bertrand.

Pour cette médaille sur l’avers (côté face), la Marianne imaginée par Nicolas est une jeune femme plutôt élégante, qui prend le vent simplement habillée du drapeau de la France et de l’Europe. Elle est rayonnante, dynamique « une danseuse élégante », et le revers c’est l’hémicycle, on est à l’intérieur, il y a une sorte de petit temple, différentes sculptures et quelque chose avec un graphisme assez moderne. « Donc plein de choses à découvrir et à aller voir », souligne Nicolas. « Certains sénateurs l’ont eue, d’autres pas encore, mais ils l’auront. Ils peuvent venir visiter mon atelier comme l’a fait le sénateur Forissier du Rhône, qui est venu voir toutes mes étapes de travail, tous mes outils, et qui a pris en mains mes différents marteaux (il était tailleur de pierre). C’était parlant pour lui ».

De notre correspondante, Monique Patrico.

Merci.