NICOLAS SALAGNAC, un graveur recouvert de médailles

Article dans le magazine :

TENTATION – Hiver 2017/2018 n°102

GRAVEUR MÉDAILLEUR / LYON

 

 

Le graveur lyonnais travaille aujourd’hui sur la future médaille des trois-cent-quarante-huit sénateurs, cerné par ses machines et ses outils d’un autre temps.

Nicolas Salagnac fait partie de ces artistes avec lesquels on pourrait passer des heures et que l’on se promet de revoir. Il fait partie de ces artisans d’art dont on voudrait collectionner les œuvres… Rien que pour s’adoucir le regard, se laisser aller à contempler, se laisser prendre par la force de son travail, sa minutie aussi et se laisser happer simplement par les mille ressentis de son talent.

Nicolas Salagnac n’a pas encore cinquante ans mais est déjà couvert de médailles. Celles qu’il crée depuis des années pour les plus grands dans un petit atelier de Villeurbanne à côté de Lyon, et celles qu’on lui a remises pour l’étendue de son savoir-faire.

Passons sur celles qu’il a reçues, sauf bien sûr celle de Meilleur Ouvrier de France (MOF) en 2000… Mais restons sur quelques-unes qu’il a créé : la médaille de la ville de Lyon, normal, celle de la présidence de la République, sous Sarkozy, ou encore celle de la Villa Médicis, celle de la gendarmerie du Maroc ou la superbe collection que le groupe Eiffage offre à ses happy few chaque année.

Elles sont rondes, carrées ou rectangulaires, blanches, or, bronze, brillantes ou patinées, toujours en relief, avec tellement à lire sur chacune d’elle… “Je n’aime pas les médailles plates” sourit-il. J’essaie toujours de donner à mon travail du caractère, une élégance, un coup de patte… C’est ma signature.”

Sa signature ? Ses burins – plat, méplat, rond -, onglettes, ciselets, mats, brillants, traçoirs, perloirs, bouterolles ; rifloirs… et ses machines, improbables. Mais aussi des machines à commandes numériques, sans rien lâcher, jamais, sur le “savoir-faire traditionnel”.

Hébergé pour l’instant chez le célèbre tapissier Charles Jouffre, Nicolas Salagnac cherche à installer son atelier. Pourquoi pas avec d’autres artisans d’art ? Et si Lyon créait sa propre Villa Médicis ? Elle aurait une médaille !

Philippe Legal

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