L’Élysée et le drapeau français, les deux bons côtés de la médaille. Magazine : Métiers d’Art n°242

Magazine : Métiers d’Art n°242, de nov – déc 2008, page 18, écrit par Aurélie Taupin. Édité par Faton, rédigé par la SEMA.

Nul revers de la médaille pour Nicolas Salagnac. Le créateur de la nouvelle médaille du Président de la République française signe un carré de 90 millimètres de côté, réalisé dans le respect de la tradition, selon les techniques de gravure à la main. Sur l’avers, l’Élysée en perspective accentuée, le nom de Nicolas Sarkozy et la signature du graveur médailleur, «N. Salagnac » ; sur le revers, un drapeau plein cadre porté par le souffle du vent, avec les étoiles de l’Europe, la devise «Liberté, Égalité, Fraternité», la mention «République française», la signature NS. et la date de ce travail en chiffres romains, XI-VI-MMVIII.

Auparavant, il aura fallu l’élaboration de dessins, croquis, photos et montages; puis, les sculptures en bas-relief de chacun des motifs, l’usage de la plastiline, la réalisation d’empreintes et contre-empreintes en plâtre, le moule de résine ; l’étape suivante est celle de l’usinage, qui précède la finition main, coups de burins, onglettes, échoppes, ciselets et traçoirs.

Nicolas Salagnac pose là son empreinte, sa patte. Les matrices, traitées thermiquement sont enfin utilisables. L’éditeur Arthus-Bertrand peut appliquer ses presses sur les pièces d’argent ou de bronze, avant de les usiner au format carré et de les patiner, dernier détail de leur réalisation.
Présentée pour la première fois lors de sa remise au Pape Benoît XVI le 12 septembre dernier à l’occasion du voyage officiel de ce dernier à Paris, la médaille d’honneur est désormais entrée dans le patrimoine de l’Élysée.

Pour son auteur, Nicolas Salagnac, Lyonnais, ancien élève de l’école Boulle, Meilleur Ouvrier de France à 30 ans, puis premier Prix national de la SEMA en 2005 à 35 ans, cette reconnaissance est importante, d’autant que le métier de graveur-médailleur tend à disparaître. Cette médaille contribuera-t-elle alors à sauver la «taille directe» de l’oubli ?