Louis Oscar Roty (1846-1911), graveur français de monnaies et de médailles, créateur de la Semeuse.

Louis Oscar Roty est un graveur français de monnaies et de médailles. Il est né à Paris le 11 juin 1846 et mort à Paris le 23 Mars 1911.

Il est le créateur et le graveur de la fameuse monnaie qui marqua le XXe siècle : la « Semeuse » dite de Roty, universellement connue. La popularité de ce modèle monétaire incita l’Administration des Postes à demander à Roty une adaptation pour le timbre.

En 1875, il obtient le premier grand prix de Rome.
En 1888, il est reçu à l’Académie des Beaux Arts de Paris.
En 1889, il obtient le grand prix de l’Exposition Universelle.

Il laisse une œuvre considérable et remarquable, aux modèles délicats pleins de clarté et de lumière, aux lignes très pures.

J’aime particulièrement son travail, la pureté de ses compositions et particulièrement ses drapés très délicats et subtils.

Je ne développe pas plus sa biographie, mais renvoie vers un bel article bien documenté « Louis Oscar Roty (1846-1911) – Un graveur dans la République » de Pierre Chantereau, Conservateur du Musée Oscar Roty : Lien.

Ci-dessous, image et texte de Rida Roty, information sur la page FB : La Semeuse de Roty.

Première esquisse au fusain de la Semeuse initialement prévue pour un projet de concours du Ministère de l’Agriculture en 1886.
Quand Roty apprit que son maître Ponscarme était candidat au même concours, il eu l’élégance de se retirer pour ne pas se retrouver en compétition avec lui. Son projet dormit alors dans son atelier jusqu’en 1895 quand le ministre des finances Paul Doumer souhaitant créer une nouvelle série monétaire fit appelle à lui pour la monnaie d’argent.
On notera l’absence de soleil et de bonnet phrygien et la présence de scènes de labour.
(Dessin extrait du livre : Le médailleur Louis-Oscar Roty, Sa vie, son œuvre, Georges Roty, Presses du Compagnonnage, 1971).

Complément issu de la revue : « La médaille en France – de Ponscarme à la fin de la Belle Époque » – exposition Hôtel de la Monnaie – Juin à Septembre 1967.

LOUIS-OSCAR ROTY

Né en 1846 et mort en 1911 à Paris.

Il suivit d’abord les cours de dessin de Lecoq de Boisbaudran aux Arts Décoratifs, puis entra à l’École des Beaux-Arts en 1864, où il-fut élève de Ponscarme. Reçut le Premier Grand Prix de Rome de gravure en médailles en 1875 pour une maquette en cire représentant « Un berger cherchant à lire l’inscription gravée sur un rocher du passage des Thermopyles », qui fut ensuite gravée en creux sur acier. Roty séjourna trois ans à Rome d’où il envoya notamment le modèle de sa médaille « Art appliqué à l’industrie », Il exposa dans les différents Salons et remporta le grand prix à l’Exposition Universelle de 1889. Il entra le 30 juin 1888 à l’Académie des Beaux-Arts. Depuis le commencement du siècle, la gravure en médailles n’était représentée a l’Institut que par un artiste. Ce fut sur l’initiative de Chaplin que l’on rétablit, en faveur de Roty, la place supprimée jadis. En dehors des médailles, Roty n’a exécuté que deux bas-reliefs : « La Peinture » et La Musique », pour des tympans de fenêtres à l’Hôtel de Ville de Paris. Il exécuta une plaquette commémorative pour la visite des souverains russes à Versailles en 1896. Ses médailles destinées à commémorer les événements familiaux ont eu une vogue extraordinaires. Ce fut lui qui exécuta les maquettes de pièces d’argent l’effigie de la Semeuse (1897). Enfin, honneur suprême, il reçu, en 1905, la médaille de la sculpture au Salon attribuée, pour la première fois, à la gravure en médailles. C’est lui qui remit les plaquettes à l’honneur et introduisit le paysage dans la médaille. Il attache une extrême importance aux inscriptions de ses médailles ; bien que n’étant pas latiniste, il sait choisir les termes les plus justes et les fait traduire par ses amis de grandes culture.

Roty a exprimé aussi sa conception du travail du médailleur : « Notre mission dans l’art est admirable. Nous notons le bien et le mal fait, et aujourd’hui, élargissant notre domaine, nous appartenons, de ses souffrances, de ses joies, de ses aspirations. »

834. ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L’AVANCEMENT DES SCIENCES. 1872. Médaille bronze argentée. [68] [Appartient à la collection de M. Raymond Joly.]

835. ARTlBUS ET LIBERTATE FLORET PATRIA. 1873. Médaille bronze [50]

836. LA TOILETTE. 1879. Plaquette bronze [70 x 32]

837. JEAN CHAZIÈRE. 1879. Plaquette bronze [70 x 40]

838. MENS AGITAT MOLEM, pour l’Union Centrale des Arts Décoratifs. 1880. Plaquette bronze [65 x 45]

839. MAISON L’ÉDUCATION POUR DES JEUNES FILLES À AUBERIVE (HAUTE-MARNE) . 1885. Médaille bronze. [45]

840. CENTENAIRE DE MICHEL CHEVREUL, MEMBRE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES. 1886. Médaille bronze [68]

841. OUVERTURE DE LA LIGNE D’ALGER À CONSTANTINE. 1886. Médaille bronze [68]

842. LOUIS PASTEUR, pour l’Institut Pasteur. 1887. Médaille bronze [35]

843. GUSTAVE-ADOLPHE HIRN. 1889. Médaille fonte bronze [100]

844. CHAMBRE DE COMMERCE DE PARIS. Médaille bronze [50]

845. L’ÉPARGNE FRANÇAISE PRÉPARE LA PAIX DU MONDE, pour la Compagnie Universelle du Canal de Suez. 1889. Médaille bronze. [40]

846. FERMIÈRE. 1889. Médaille bronze [50]

847. AMICUS PLATO SED MAGIS AMICA VERITAS. 1889. Plaquette bronze. [60 x 45]

848. IN LABORE QUIES. 1890. Plaquette bronze. [50 x 52]

849. JULES CAMBON, PRÉFET DU RHÔNE. 1891. Plaquette bronze. [58 x 42]
855. LOUIS PASTEUR LE JOUR DE SES SOIXANTE-DIX ANS. 1892. Plaquette argent pour la face et bronze pour le revers. [65 x 45]

850. JULIEN GIRARD, PROVISEUR DU LYCÉE CONDORCET. 1891. Plaquette bronze. [60 x 43]

851. MOSCOU ACCUEILLE LE GÉNIE FRANÇAIS, pour l’Exposition française à Moscou. 1891. Médaille bronze [62]

852. REGARDE, ÉCOUTE, VEILLE. 1892. Plaquette bronze. [58 x 43]. À la face, Henri Lozé, Préfet de Police.

853. JUBILÉ DE LA MAISON D’ORFÈVRERIE CHRISTOFLE. Plaquette bronze pour la face et argent pour le revers.

854. CHARLES CHRISTOFLE, fondateur de la maison. 1892. Plaquette bronze. [40 x 28]

855. LOUIS PASTEUR LE JOUR DE SES SOIXANTE-DIX ANS. 1892. Plaquette argent pour la face et bronze pour le revers. [65 x 45]

856. EXPOSITION INTERNATIONALE DE CHICAGO, Section FRANÇAISE. 1893. Plaquette bronze. [50 x 52]

857. PATRIA NON IMMEMOR. 1893. Médaille bronze. [35]
869. IN JUVENTUTE SALUS, pour les noces d’argent d’Alfred Engel et Catherine Kœchlin de Mulhouse. 1898. Plaquette bronze. [55 x 80]. Cette plaquette s’intitule aussi « Les Adieux » rappelant le départ d’Alsace, en 1872, de cette famille désireuse de rester française.

858. HIPPOLYTE-ADOLPHE TAINE. 1893. Plaquette bronze. [80 x 60]

859. GENEVIÈVE LOUIS, fille d’Hippolyte Taine. 1894. Plaquette bronze. [80 x 60

860. DANS LE DEUIL DE LA PATRIE. 1894. Plaquette bronze pour les funérailles du Président de la République Sadi Carnot. [80 x 55]

861. PER ARDUA, pour le Club Alpin français. Plaquette bronze. [60 x 45]

862. ÉMILE-GASTON BOUTMY, fondateur et directeur de l’École des Sciences Politiques. 1896. Plaquette bronze. [60 x 42]

863. VISITE DES SOUVERAINS RUSSES À VERSAILLES. 1896. Plaquette bronze. [60 x 42]

864. CHARLES PÉRIER, DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE. 1896. Plaquette bronze. [60 x 42]

865. NORMANNIA NUTRIX, Exposition Nationale ET COLONIALE DE ROUEN. 1896. Médaille bronze. [68]

866. SEMPER. 1897. Médaille de mariage. [40]

867. EDMOND ROUSSE, AVOCAT. 1897. Plaquette bronze. [60 x 43]

868. POUR LA SCIENCE, POUR LA PATRIE, pour le cinquantenaire de l’École française d’Athènes. 1898. Médaille bronze. [60]

869. IN JUVENTUTE SALUS, pour les noces d’argent d’Alfred Engel et Catherine Kœchlin de Mulhouse. 1898. Plaquette bronze. [55 x 80]. Cette plaquette s’intitule aussi « Les Adieux » rappelant le départ d’Alsace, en 1872, de cette famille désireuse de rester française.

870. LÉONARD DANEL, IMPRIMEUR. 1898. Médaille bronze. [50]

871. PRISONS DE FRESNES LES-RUNGIS ÉDIFÉES PAR LE DÉPARTEMENT DE LA SEINE. 1898. Plaquette bronze. [58 x 80]

872. PRÉSERVER, RELEVER, SAUVER, AUX ÂMES BRISÉES SECOURS, pour l’Œuvre des libérées de Saint-Lazare. Plaquette bronze. [50 x 35]

873. NE DÉSESPÈRE PAS, pour l’Œuvre des libérées de Saint-Lazare. Médaille bronze. [45]

874. L’AMOUR CONSOLE L’HUMANITÉ. Plaquette bronze. [25 x 30]

875. MATERNITÉ. Plaquette bronze. [80 x 50]

876. VIGILAT ET VIGILABIT SEMPER. Plaquette bronze. [80 x 55]

877. RENDRE À L’HOMME PAR LE TRAVAIL LES RESSOURCES ENFOUIES DE LA NATURE, pour les Mines de Lens. 1899. Plaquette bronze. [67 x 47]

878. ALFRED RICHE, MEMBRE DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE. 1899. Plaquette bronze. [60 x 40]

879. NOCES D’ARGENT D’ENNEMOND MOREL ET ALBINE JOURNEL. 1900. Plaquette bronze. [65 x 74]

880. LUMEN VENTURIS TRADIT MORITURA PERENNE, pour l’Exposition Universelle Internationale de 1900. Plaquette bronze argenté. [50 x 35]. [Appartient à la collection de M. Raymond Joly.]

881. L.-H. FARABŒUF, PROFESSEUR D’ANATOMIE À LA FACULTÉ DE MÉDECINE. Plaquette bronze. [58 x 42]

882. Ô NYMPHE, LE VIN MARIANI VA LE SAUVER, MAIS PRENDS GARDE À TON CŒUR, pour le vin Mariani à la coca. Plaquette bronze. [50 x 37]

883. ANGELO MARIANI, vulgarisateur de la coca. Médaille bronze. [30]

884. VESTALE. Plaquette bronze. [50 x 30]

885. PIERRE SOYER. Plaquette bronze. [33 x 25]

886. JACQUES RAPHAËL LÉPINE, PROFESSEUR DE CLINIQUE MUSICALE. 1900. Plaquette bronze. [58 x 42]

887. ET MULTA ET MULTIS, pour le Congrès des valeurs mobilières. 1900. Plaquette bronze. [27 x 20]

888. MINISTÈRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. Médaille bronze. [50]

889. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. 1900. Médaille bronze. [50]

890. ÉMILE DEMAGNY, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR. Plaquette bronze. [60 x 38]

891. PAUL BROUARDEL, PROFESSEUR DE MÉDECINE LÉGALE. 1901. Plaquette bronze. [70 x 50]

892. ERNEST CRONIER, des raffineries Say. 1901. Plaquette bronze. [55 x 84]

893. GUSTAVE-LOUIS DUBAR, DIRECTEUR DE L’ÉCHO DU NORD. 1901. Plaquette bronze. [70 x 50]

894. MARIE LAURENT, DOYENNE DES ARTISTES DRAMATIQUES. 1901. Médaille bronze. [40]

895. JEANNE D’ARC : « VA, FILLE AU GRAND CŒUR ». Médaille bronze. [45]

896. JEANNE D’ARC : « MA MISSION ÉTAIT DE DIEU ». Médaille bronze. [45]

897. SAINTE GENEVIÈVE. Plaquette ovale argent. [45 x 35]

898. SAINTE GENEVIÈVE, PATRONNE DE PARIS ET DE LA FRANCE. Plaquette ovale argent. [45 x 35]

899. JOCKEY CLUB. Jeton octogonal argent. [ 26]

900. JULES LEFEBVRE, ARTISTE PEINTRE, MEMBRE DE L’INSTITUT. 1903. Plaquette bronze. [70X50].

Le plâtre et les médailles fondues suivantes nous ont été aimablement prêtés par M. Georges Roty, fils de l’artiste :

901. FEMME À SA TOILETTE, envoi de Rome, 1879. Plaquette. [210 x 110]

902. LA JEUNESSE FRANÇAISE AU DOYEN DES ÉTUDIANTS. 1886. [260]. C’est le revers de la médaille du centenaire de Chevreul.

903. PORTRAITS AFFRONTÉS DE SES PARENTS. 1886. Plaquette. [135 x 165]

904. REGARDE, ÉCOUTE ET VEILLE. 1892. Plaquette. [ 250 x 175]. C’est le revers de la médaille du Préfet de Police Lozé.

905. SEMEUSE, modèle du timbre-poste de 15 centimes. 1896. Plaquette plâtre. [200 x 170]

MONNAIES

906. 5 FRANCS 1898. Essai à la Semeuse. Avers : Sous un soleil levant, la République au bonnet phrygien, les cheveux au vent, ensemence de la main droite, la gauche soutenant la besace de grains. Revers : Au-dessus des branches de chêne, d’olivier, de coquelicots et d’épis 5 FRANCS. Argent. [37]

907. 2 FRANCS 1898. Même type. Argent. [27]

908. 1 FRANC 1898. Même type. Argent. [23]

909. 50 CENTIMES 1897. Même type. Argent. [18]

D’une conférence donnée sur Oscar Roty au Musée Monétaire en février 1966 par Henri Dropsy, membre de l’Institut, nous extrayons ces quelques lignes qui résument son œuvre :

Avant Roty, Jean Duvivier et après lui Mauger avaient eu le souci de la vérité pittoresque, de la perspective vraie et des valeurs du tableau. Cette tendance va s’affirmer avec Roty et la médaille va devenir un intermédiaire entre la peinture et la sculpture. Le sujet se liera avec le fond, les lointains se perdront dans la brume et les reliefs seront modérés.
Il faudrait citer tous les portraits, tous les profils d’hommes rudes et énergiques et toutes ces femmes aux visages gracieux, tous exécutés avec une technique adéquate au sujet et à son idéal ; plan correctement et scrupuleusement agencés, forme impeccable.
L’art de Roty est fait de clarté.
Si tous ces hommes et toutes ces femmes ont tant de caractère et de vérité, c’est que Roty se refusait à faire un portrait de chic, il voulait, si le modèle était vivant, qu’il posât devant lui.
Ne doit-on pas, entre les traits, faire entrevoir l’âme, donner l’impression de la vie !
Et cela s’invente difficilement.
L’œuvre doit être vivante, sobre, noble, tout en restant véridique, doit dégager un heureux sentiment de la nature, une belle élévation de pensée.
Cette belle élévation, cette recherche, Roty semble y avoir voué sa vie.