Médaille Le Corbusier, 2007

Médaille Le Corbusier, 2007

Création d’une médaille sur l’architecte Le Corbusier. Cette médaille est issue du triptyque sur les architectes de la région Lyonnaise. 1/3 édition 2007.
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Médaille Le Corbusier, création et gravure Nicolas Salagnac, éditeur E. Scriptoria.

Nicolas Salagnac, auteur de la médaille
Nicolas Salagnac est un talentueux graveur, c’est déjà à lui que nous faisions appel pour la gravure de nos précédentes médailles du triptyque sur le thème de Lyon. Il était tout naturel de le solliciter à nouveau pour ce travail de commande. Il allie avec justesse savoir-faire, écoute et créativité. Lui demander cette évocation de l’œuvre de Le Corbusier était donc un pari qu’il semblait pouvoir relever.
Il nous rappelle ci-dessous la démarche qui permet d’aboutir à la médaille en votre possession, suivi d’un texte de Michel Amandry, Conservateur général des bibliothèques. Directeur du département des Monnaies, Médailles et Antiques.

François Gauthier, éditions Scriptoria.

Création et gravure de cette médaille : « médaille Le Corbusier »

La création d’une médaille passe par plusieurs étapes et plusieurs mains. Elle est le fruit d’un travail collectif. De chaque maillon de cette chaîne, dépend la qualité finale de la médaille.
La première étape a été de mettre au point un dessin.
La deuxième étape est la sculpture du motif en bas-relief sur plâtre à l’échelle trois (270 mm au carré) d’après mon dessin. D’empreintes en contre-empreintes, le modèle s’est précisé, jusqu’à obtenir l’épreuve finale.
La troisième étape est la gravure par réduction du modèle sur un bloc d’acier, à l’aide d’un pantographe. L’usinage s’est fait par enlèvement de matière tout en suivant la forme du motif avec un palpeur, dirigé par la main du graveur, avec des phases d’ébauche puis de finition pour graver les petits détails.
Les traces du passage de la machine sur la matrice sont ensuite supprimées. C’est la finition main. Avec des échoppes, burins et ciselets, le graveur apporte son “coup de patte”. Il redessine et souligne les lignes de force de son sujet. Ainsi, la lumière, future partenaire incontournable, viendra, par son passage, souligner les bas-reliefs, les détails et les douceurs de la future médaille.
Étapes finales… Terminée, la matrice en acier est trempée (traitements thermiques) pour lui donner une parfaite résistance à la frappe. Sur cette matrice positionnée sur une presse dite « balancier à friction », on place un flan de bronze vierge. Le marteau de la presse est actionné et entraîné avec une force de 400 Tonnes contre la pièce de bronze.
Celle-ci prend la forme de la gravure. Pour obtenir une médaille, il faut frapper plusieurs fois, jusqu’à obtenir le motif complet. Et enfin, les finitions : patines, polissage et traitements de surface pour qu’une nouvelle médaille voie le jour.

Ce procédé d’édition par frappe est à ce jour le principe le plus précis pour mettre à jour la qualité d’une gravure. C’est ainsi que depuis des siècles, l’Artiste Graveur Médailleur conçoit et réalise des « preuves parlantes » pour prendre part au patrimoine des hommes.

Nicolas Salagnac, Artiste Graveur Médailleur – Meilleur Ouvrier de France en 2000

La médaille, un patrimoine à conserver

A partir de la Renaissance, la création de médailles permit aux princes de se constituer de véritables musées portatifs. Celles-ci formaient en effet des ensembles iconographiques destinés à instruire sur la vie des anciens ou à illustrer commodément tel point de l’histoire. Mais la médaille fut assez vite utilisée comme un outil de propagande. En France, sous Louis XIV, elle devint un art officiel destiné à l’apologie de la personne et de la politique royales. La médaille s’enferma dans cet académisme sclérosant jusque vers 1870. partir de la fin du Second Empire, un renouveau se produisit avec des noms tels que Chaplain, Roty, Charpentier. L’Art Nouveau, l’Expressionnisme et l’Art Déco amenèrent d’heureuses transformations jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Depuis l’esprit vivificateur de la médaille semble, sauf exceptions, en berne.

Le Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France conserve, sinon toute, du moins la majeure part de la production française. Avec la Révolution, la frappe des médailles avait cessé d’être un monopole royal. Les ateliers de fabrication se multiplièrent. Après la loi du 4 brumaire an IV (1795), instituant le dépôt des médailles ordonnées par les autorités publiques, il fallut attendre l’arrêté du Conseil D’État du 5 germinal an XII (24 mars 1804) pour l’institution d’un Dépôt Légal s’appliquant à la production de toutes les médailles émises par des fabricants installés sur le sol de France. Depuis cette date, plus de 35 000 médailles sont entrées par ce biais dans les collections publiques. Le Dépôt ne concerne toutefois que les médailles frappées et échappent au Dépôt les fontes d’artiste. Le Cabinet des médailles s’efforce désormais d’acquérir ces documents. Notons toutefois que les œuvres de certains artistes ne se trouvent qu’au Cabinet, telles celles réalisées par Berthe Camus entre 1973 et 1987 (dix-neuf fontes). Il faut préciser qu’actuellement seule la Monnaie de Paris remplit ses obligations de Dépôt et que les éditeurs privés ne le font pas, d’où la satisfaction de voir les Éditions Scriptoria déposer la production de Nicolas Salagnac, dont les créations pleines de vigueur et d’invention sont revigorantes. Le choix d’un format carré pour ses dernières créations permet une meilleure utilisation de l’espace et une mise en page renouvelée de la médaille. Celle qu’il crée pour Le Corbusier est bien dans l’esprit des trois créations qui avaient pour thème sa ville d’adoption, Lyon, et qui lui ont valu le prix SEMA 2006 (Editions Scriptoria 2005 – Prix SEMA 2006).

Michel Amandry, Conservateur général des bibliothèques. Directeur du département des Monnaies, Médailles et Antiques.

L’édition de « tête » de la médaille LE CORBUSIER limitée à cent dix exemplaires numérotés de 001 à 110.
Il a été frappé en outre quatre exemplaires de cette médaille en épreuve d’artiste numérotés EA 1/4 à EA 4/4, et dix exemplaires en hors commerce numérotés HC 1/10 à HC 10/10 destinés à la Fondation Le Corbusier.
Le dessin et la gravure de la matrice ont été réalisés par Nicolas Salagnac, Meilleur Ouvrier de France (2000).
La frappe a été exécutée sur les presses de la société F.I.A. en janvier 2007 pour le compte des Éditions Scriptoria.

Cette édition a bénéficié du soutien de Eiffage Construction