« Naissance d’une médaille », Lyon Citoyen, en Juin 2003.

Article publié dans Lyon Citoyen, en Juin 2003.

Gravure de la médaille du 2ème arrondissement.

En confiant la création de son emblème à Nicolas Salagnac, l’arrondissement renoue avec une tradition lyonnaise.

En 2002, Nicolas Salagnac, graveur médailleur, meilleur ouvrier de France, a eu pour mission de créer pour la postérité, l’emblème en bronze du 2e arrondissement.

J’ai choisi les points forts de ce quartier : le confluent avec la rencontre du Rhône et de la Saône, les grands axes qui structurent la presqu’île et , bien sûr, la statue de Louis XIV de la place Bellecour.

Cette naissance s’est faite en plusieurs étapes : un dessin, une gravure sur acier (la matrice), puis la frappe des flans de bronze sur celle-ci pour obtenir la médaille. Tout d’abord, le dessin a été transposé en gravure, puis a été reproduit sur un bloc d’acier à l’envers et en creux. Cette opération est en faite le travail majeur qui requiert tout le talent du graveur. En effet, cette gravure légèrement galbée est finie à la main, la surface est ciselée – martelée avec des ciselets et un tout petit marteau – pour donner des effets de matière. Ainsi, la lumière, élément indispensable à la lecture optimale de l’œuvre, viendra souligner les bas-reliefs, les détails et les subtilités de la future médaille qui sera frappée.

Lyon et la médaille.

La création de la médaille du 2e, en bronze patiné, s’inscrit dans une longue tradition de la ville, connue pour ses ateliers de gravure, de frappe de monnaie et de médailles à travers le temps. Lugdunum a eu droit de frappe par Rome pour éditer des monnaies gallo-romaines, l’Hôtel des Monnaies situé au cœur du 2e à Lyon rivalisait d’ailleurs avec celui de Paris. La première médaille française est née à Lyon en 1498.

A ce titre, du 30 juin au 7 juillet, la mairie du 2e accueille une exposition. Elle retrace les différentes étapes de la fabrication de la médaille par Nicolas Salagnac, l’histoire de la médaille lyonnaise et de ses plus importants graveurs, ainsi que les pièces du concours Meilleur Ouvrier de France dont Nicolas Salagnac a été lauréat en novembre 2000.