Nicolas Salagnac : «les médailles, trait d’union de l’excellence»

Dimanche 21 Février 2010 – Le Progrès. Interview : Gisèle Lombard, Photo : Joël Philippon

Nicolas Salagnac, Meilleur Ouvrier de France 2000, est passé maître dans l’art de graver des médailles. Chacune d’elles doit exprimer l’excellence.
Nicolas présente la médaille du Président de la République

Votre dernière médaille était la médaille du Président-de la République ?
En effet. C’est celle que je vous présente. J’ai eu carte blanche. J’ai choisi les grilles de l’Elysée pour symboliser la France. Cette médaille a été offerte au Pape Benoit XVI le 12 septembre dernier.

Vous avez réussi le concours des MOF en 2000. Comment vous est venue la vocation d’être graveur ?
J’ai été influencé par mon grand-père qui était ébéniste. Il m’a fait découvrir l’odeur du bois, la patience de l’artisan et l’amour du travail bien fait. Il me répétait que je devais faire l’école Boulle. J’ai suivi son conseil et j’ai réussi le concours d’entrée. Après mon intégration j’ai tourné dans les onze ateliers Mon premier choix avait été le moulage plastique mais j’ai finalement préféré la gravure en modelé. Ma formation a duré cinq ans, j’ai travaillé comme un fou pour obtenir mon diplôme des Métiers d’art.

Vous êtes originaire de Rouen, quand êtes vous venu à Lyon ?
J’avais 25 ans, c’était en 1994. Après avoir travaillé chez un graveur parisien, je suis venu à Lyon prendre la direction de L’atelier de gravure de FIA, une filiale d’Augis. Ce fut une phase transitoire qui m’a permis de me perfectionner en qualité. Après avoir réussi le concours des MOF, j’ai créé mon entreprise. Au début je travaillais dans un cagibi puis j’ai rejoint le groupement des métiers d’art à la Croix-Rousse. La première médaille qui m’a lancé a été une médaille de la Ville de Lyon.

Graver une médaille cela symbolise quoi pour vous ?
Les médailles sont un trait d’union entre la personne qui l’offre et celle qui la reçoit. C’est pour cela qu’elles doivent exprimer l’excellence.

Vous enseignez également ?
Je suis professeur dans un lycée professionnel dans le Jura. Enseigner c’est mon oxygène, la possibilité de retrouver les vraies valeurs. Je suis aussi commissaire adjoint du jury des MOF. Nous avons cette année sur le Rhône 155 candidats c’est un record. Souhaitons que beaucoup d’entre eux soient MOF.

Avez vous du temps pour profiter de votre famille ?
J’essaie, mais ce n’est pas toujours facile car le temps me manque.

A LYON
■ J’aime : J’adore l’eau alors j’aime la Confluence, le Rhône et la Saône qui se rejoignent. J’aime contempler la statue du Palais de la Bourse, faire du vélo sur les berges.
■ Je n’aime pas : Le complexe de Perrache car chaque fois je trouve le moyen de me perdre. Je n’aime pas non plus le retard que prend le Musée des Confluences.
■ Mes bons plans : J’aime aller déjeuner chez Joseph Viola (Daniel et Denise). Pour un repas de fête je vais chez Pierre Orsi. Et puis j’adore mon boulanger de la rue Adolphe Max.